Seulement 5 à 25 % du fer ingéré est réellement absorbé et l’augmentation au niveau du côlon de la quantité de fer alimentaire non-absorbé déséquilibre le microbiote intestinal1,2. Il faut donc surtout privilégier la biodisponibilité du fer ingéré plutôt que sa quantité.
L’HEPCIDINE AU cœur DU métabolisme du fer
La quantité de fer dans l’organisme est extrêmement stable grâce à des mécanismes régulant avec précision l’absorption, le recyclage et la mobilisation du fer3. C’est l’hepcidine, hormone hyposidérémiante sécrétée par le foie, qui régule la concentration en fer de l’organisme selon les besoins, en contrôlant l’absorption du fer alimentaire et le recyclage du fer par les macrophages3,4. Son expression est impactée par divers facteurs tels que le statut en fer, l’anémie et l’inflammation3.
Les effets NÉFASTES du fer non-absorBÉ sur le microbiote intestinal
En moyenne, moins de 25% du fer contenu dans les aliments est réellement absorbé par l’organisme4. Le taux d’absorption du fer est très variable d’un aliment à l’autre. Par exemple, le taux d’absorption du fer dans le lait de vache n’est que de 1-5% quand il est de 10-20% dans un lait infantile4. La biodisponibilité du fer aura donc une influence non négligeable sur la quantité réelle qui sera absorbée.
Les 75 à 95% de fer non-absorbé restant, arrivent au niveau du côlon et modifient l’équilibre du microbiote intestinal en favorisant les bactéries pathogènes au détriment des bactéries bénéfiques pour l’hôte1,2. Cela entraîne un déséquilibre du microbiote intestinal et tend à augmenter l’apparition de troubles digestifs bas comme les diarrhées1,2.
Prendre en considération la biodisponibilité du fer permet donc de couvrir les besoins en fer nécessaires et d’éviter le surplus de fer non absorbé au niveau du microbiote.
COMMENT OPTIMISER L’absorption du fer
La biodisponibilité du fer dépend de la forme chimique ingérée – fer héminique ou non héminique – et de la composition du repas4. Le fer héminique se retrouve dans les produits carnés et sa biodisponibilité intestinale est de 25%. Le fer non héminique est quant à lui présent dans les aliments d’origine végétale et présente une biodisponibilité intestinale de 1 à 5%4.
L’absorption du fer est fortement influencée par les composants du repas qui peuvent l’augmenter (comme la vitamine C ou les prébiotiques scGOS/lcFOS*) ou la diminuer (comme les phytates ou les polyphénols)4,5.
Pour en savoir plus sur comment les prébiotiques (scGOS/lcFOS*) permettent une meilleure absorption du fer, cliquez ici.
Retrouvez l’interview du Professeur Mohamed Chemseddine Smahi lors de la 11ème édition des Rencontres Africaines de Nutrition Infantile (RANI) sur la place de la nutrition dans la prévention de la carence en fer :
Infographie : Prévenir la carence en fer, l’absorption du fer prime sur la quantité
Références
*scGOS/lcFOS: galacto-oligosaccharides à chaîne courte et fructo-oligosaccharides à chaînes longue.
- Jaeggi T et al. Iron fortification adversely affects the gut microbiome, increases pathogen abundance and induces intestinal inflammation in Kenyan infants. Gut 2015; 64: 731-42.
- Zimmermann MB et al. The effects of iron fortification on the gut microbiota in African children: A randomized controlled trial in Côte d’Ivoire. Am J Clin Nutr 2010; 92: 1406-15
- Vaulont S. Métabolisme du fer. Arch Pediatr 2017; 24: 5S32-9.
- Tounian P, Chouraqui J-P. Fer et nutrition. Arch Pediatr 2017; 24: 5S23-31.
- Christides T et al. In vitro assessment of iron availability from commercial young child formula supplemented with prebiotics. Eur J Nutr 2016. DOI 10.1007/s00394-016-1353-3.
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