Le microbiote intestinal joue un rôle crucial dans la santé et la maladie. Un lien a été établi entre une perturbation du microbiote intestinal et les troubles gastro-intestinaux, les allergies, l’asthme, l’obésité et même les fonctions et la santé cérébrales.
L’intestin, surnommé le « deuxième cerveau »
L’idée selon laquelle l’intestin influence le cerveau – et inversement – est répandue car l’intestin abrite un vaste réseau de millions de neurones qui envoient et reçoivent des messages, en plus de réagir aux émotions. C’est sans doute pourquoi on associe souvent le cerveau et le ventre dans le langage de tous les jours, par exemple lorsque l’on dit que quelque chose nous prend aux tripes, qu’on a fait quelque chose avec ses tripes, qu’on a la boule au ventre, etc.
Si le développement et le fonctionnement du cerveau semblent modulés par les changements du microbiote intestinal, sans doute via l’axe intestin-cerveau, l’étendue de cette influence au tout début de la vie reste floue.
Les chercheurs de l’University College Cork, l’Université de Groningen, l’Université Wageningen, l’Academic Medical Center d’Amsterdam et Nutricia Research à Utrecht et Singapour ont réexaminé les associations connues entre le microbiote intestinal et le développement et fonctionnement du cerveau durant la petite enfance, afin de mieux comprendre les potentiels mécanismes sous-jacents de cette relation complexe. Ils ont également étudié comment les interventions nutritionnelles peuvent moduler le microbiote davantage et, à terme, le développement et le fonctionnement du cerveau.
Communication microbiote-intestin-cerveau
Des données révèlent que les microbes peuvent réguler la communication bidirectionnelle entre le cerveau et l’intestin. Cette communication complexe microbiote-intestin-cerveau s’opère via diverses voies, notamment la fonction barrière, la régulation hormonale et nerveuse (ex. : axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien ou HHS) ou encore la fonction immunitaire et métabolique (ex. : métabolisme du tryptophane).
La nutrition infantile (ex. : alimentation postnatale, acides gras, prébiotiques et probiotiques) est un facteur modifiable important, capable d’influencer à la fois le microbiote intestinal et le développement cérébral.
Pour réduire le risque de troubles neurodéveloppementaux et neuropsychiatriques durant la petite enfance, il est capital de comprendre la complexité de la relation microbiote-intestin-cerveau et sa fenêtre d’opportunité spécifique en vue d’établir des stratégies nutritionnelles favorisant et protégeant le développement cérébral.
Références
Wang, Shugui, et al. « Targeting the gut microbiota to influence brain development and function in early life. » Neuroscience & Biobehavioral Reviews (2018).
BA19-485