Selon l’hypothèse de Barker, la nutrition périnatale a clairement des conséquences sur l’apparition de maladies non transmissibles à l’âge adulte1. Cette hypothèse a conduit à l’approche actuelle selon laquelle une nutrition optimale au cours des 1000 premiers jours réduit le risque de maladies chroniques à l’âge adulte et tout au long de la vie.
Cependant, dans la plupart des pays africains, les grossesses sont le plus souvent non planifiées. Ainsi, dans la pratique actuelle, très peu d’attention médicale est portée à la nutrition maternelle périnatale. Or, il est important de s’intéresser à la santé périnatale maternelle car le développement in utero a des conséquences à long terme sur la santé du nourrisson.2
À l’échelle mondiale, 16 millions d’adolescentes donnent naissance à un enfant chaque année3. Ces grossesses sont souvent non planifiées et non désirées. Ces mères adolescentes ont un risque de décès 50 % plus élevé que celles qui sont âgées de 20 à 29 ans3 en raison de complications liées à la grossesse et elles donnent souvent naissance à des nourrissons de faible poids.
Dans ce contexte, il est essentiel de se préoccuper de la santé préconceptuelle au cours d’une consultation dédiée pour préserver la période d’organogenèse et prévenir l’obésité infantile. En outre, des conseils diététiques spécifiques devraient être donnés aux mères allaitantes pour atteindre leurs besoins nutritionnels, principalement en énergie (+500-600 kcal/j)4, en protéines (+13-19 g/j)4 et en acides gras essentiels. Ces besoins nutritionnels jouent un rôle dans le développement neurologique du nourrisson et doivent être complétés par un apport alimentaire adapté.
Retrouvez la conférence intitulée « Avant, pendant et après la grossesse, quelle prévention nutritionnelle ?» diffusée dans le cadre de la 12ème édition des RANI (Rencontres Africaines de Nutrition Infantile)
Intervenant : Dr. Aicha Kharbach, Chef de service de Gynécologie Obstétrique et Endocrinologie Hôpital Maternité Souissi CHU Rabat, Maroc.
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Références
- Eriksson JG. The fetal origins hypothesis–10 years on. BMJ. 2005;330(7500):1096-1097.
- Stothard, K. J., Tennant, P. W. G., Bell, R., & Rankin, J. (2009). Maternal Overweight and Obesity and the Risk of Congenital Anomalies: A Systematic Review and Meta-analysis. JAMA, 301(6), 636–650.
- OMS 2012 (Organisation mondiale de la Santé), « Prévenir les grossesses précoces et leurs conséquences en matière de santé reproductive chez les adolescentes dans les pays en développement : les faits »
- EFSA 2017 (European Food Safety Agency), Dietary Reference Values for nutrients Summary report
BA22-086